Mission & Vision
L'UTSOPI est l'Union belge des travailleur·euses du sexe. Nous sommes dirigé·es par des travailleur·euses du sexe et géré·es avec des allié·es. Nous nous battons pour l'agence, l'autonomie et les droits. Plus de droits signifie plus de choix. Nous luttons pour l'indépendance : l'indépendance de nos choix, de nos corps, de nos vies.
UTSOPI défend les intérêts de tou·te·s les travailleur·euses du sexe en Belgique
quels que soient leur origine, leur âge, leur identité de genre, leur statut de séjour. Nous les défendons également quelles que soient les raisons pour lesquelles iels exercent cette activité, la fréquence ainsi que la manière dont iels l'exercent.
Notre organisation a pour vocation d'être présente partout
où sont prises des décisions susceptibles d'avoir un impact sur la vie et le travail des travailleur·euses du sexe. Quiconque prend vraiment au sérieux la protection et les droits des travailleur·euses du sexe, iel se doit d’écouter la parole de celleux-ci. La défense des droits des travailleur·euses du sexe les plus vulnérables est une priorité absolue.
UTSOPI prône l'élimination de toute violence à l'encontre des travailleur·euses du sexe
Il s'agit de la violence physique, mais aussi de la violence psychologique. Cela inclut la coercition et la tromperie, l'abus de pouvoir, la stigmatisation sociale, la discrimination et le désavantage juridique.
Les travailleur·euses du sexe, comme toute autre personne, ont droit à la protection de la loi
À quelques exceptions près, les droits humains des travailleur·euses du sexe sont grossièrement violés. Des pays comme les États-Unis, la France et la Suède remportent la palme. Notre organisation demande qu'il soit mis fin immédiatement à ces violations des droits humains.
La liberté de choix et l'autodétermination sont au cœur de notre lutte
Plus de droits, c'est plus de choix. Il en va de même pour le choix de quitter l'activité. Moins de droits signifie moins de choix, plus de dépendance et un risque nettement plus élevé de violence, d'exploitation et de traite des êtres humains.
UTSOPI lutte contre l'exploitation et la traite des êtres humains
Les travailleur·euses du sexe doivent pouvoir vivre leur vie en toute liberté et en toute indépendance. Le travail du sexe est un travail, mais toute personne qui y est contrainte par d'autres est une victime de la traite des êtres humains. Le travail du sexe fait partie de la solution, pas du problème. Ce sont les travailleur·euses du sexe, avec leur expérience et leur présence sur le terrain, qui peuvent identifier et signaler le plus rapidement les cas de violence, d'exploitation et de traite des êtres humains.
UTSOPI s'oppose avec vigueur au modèle suédois
qui refuse de faire la distinction entre le travail du sexe et la traite des êtres humains et criminalise le·a client·e. Ce modèle supprime toute protection juridique pour les travailleur·euses du sexe et crée une économie clandestine. Sous le radar, les travailleur·euses du sexe sont plus exposé·es à la coercition, à la violence et à l'exploitation. Sous le radar, les travailleur·euses du sexe et les victimes de la traite sont hors de portée de la police et des services d'urgence. Ce modèle va à l'encontre de toutes les données scientifiques disponibles et, comme l'indiquent ONUSIDA et d'autres organismes, il constitue une violation des droits humains des travailleur·euses du sexe et des victimes de la traite.
Il est impératif que le travail du sexe soit reconnu comme un travail
Non pas parce qu'il s'agit d'un travail comme un autre, mais parce que les travailleur·euses du sexe, comme tout le monde, méritent une protection juridique lorsqu'iels travaillent. Quiconque s'y oppose ne se préoccupe pas sincèrement de la sécurité et de la santé des travailleur·euses du sexe.
Une lutte intersectionnelle
Dans presque tous les cas, la stigmatisation des travailleur·euses du sexe se combine avec d'autres discriminations, comme la discrimination fondée sur l'origine, la classe sociale, l'orientation sexuelle, l'identité de genre. Notre mission est donc indissociable de la lutte féministe, de la lutte LGBTQIA+, de la lutte contre les inégalités et de la lutte contre le racisme.
Histoire d'UTSOPI
Notre organisation a vu le jour au cours de l'été 2015. À l'initiative de Luca Stevenson (ESWA), cinq travailleur·euses du sexe se sont réuni·es au domicile de Sonia Verstappen, militante des droits des TDS depuis de nombreuses années. Parmi elleux, se trouvait Maxime Maes, aussi un militant expérimenté des droits des TDS. Quelque part, nous avions l'idée de créer un collectif, mais ce n'était encore qu'un rêve lointain et vague. Notre première intention était d'être ensemble, de nous parler, parce que la plupart de nos familles et de nos ami·es ne comprenaient pas vraiment les défis, les problèmes et les sentiments associés au travail du sexe. Nous voulions également partager nos expériences en tant qu'activistes. Maxime, Sonia et une troisième travailleuse du sexe, Marie, sont resté·es en contact.
Fin 2015, il était clair que le bourgmestre de Saint-Josse, une commune bruxelloise qui régit une partie du quartier rouge de Bruxelles, tiendrait sa promesse électorale de chasser le travail du sexe de sa commune. Marie, qui travaillait dans le quartier depuis des décennies, faisait appel à d'autres personnes pour la soutenir, elle et ses collègues. D'autres militant·es se sont joint·es à elle: Julie, Yumi et bien d'autres, avec le projet clair de créer le premier collectif de TDS en Belgique. Nous avons tenu notre première conférence de presse le 15 décembre 2015, à laquelle ont assisté une grande partie des médias belges. Lors de cet événement, nous sommes officiellement devenus un collectif activiste. La lutte contre le bourgmestre a fait de nous une organisation communautaire locale dont l'objectif politique était d'améliorer les conditions de travail et de vie des TDS et de lutter contre la stigmatisation.
En 2017, nous sommes passé·es à l’étape suivante : nous nous sommes enregistré·es en tant qu’association à but social, nous donnant droit à des subsides publics. Peu après, en 2018, le premier financement est arrivé, nous avons embauché notre premier employé et pris les premières mesures pour établir un nouveau chapitre d’UTSOPI dans la région flamande, à commencer par Gand et Anvers. Le nombre de membres a continué à augmenter, tout comme le soutien politique.
En 2020, UTSOPI s’est fait connaître au niveau national grâce aux efforts qu’elle a déployés pour venir en aide aux TDS pendant la pandémie Covid-19. Grâce à une très large couverture médiatique, la voie a été ouverte pour notre prochain grand objectif, la décriminalisation du travail du sexe. Nous y sommes parvenus en 2022, après une lutte politique intense de deux ans.
FAQ sur UTSOPI
En tant que jeune organisation n'ayant aucune certitude quant à son financement futur, nous devons malheureusement lutter constamment pour notre survie. Sans dons, nous ne pourrions pas survivre. Votre générosité est très importante pour nous.
Par ailleurs, nous sommes constamment à la recherche de bénévoles motivé·es, en particulier pour la conception graphique et les traductions. Enfin, nous comptons sur les travailleur·euses du sexe pour rejoindre UTSOPI et jouer un rôle actif dans notre organisation, que ce soit sur le plan politique, créatif ou organisationnel.
Nous proposons deux formes d'adhésion différentes : vous pouvez devenir membre adhérent·e ou membre actif·ive. En devenant membre, il va de soi que vous soutenez la mission et la vision de l'organisation.
Toustes les membres :
- Rejoignent la liste de diffusion et reçoivent des nouvelles, des mises à jour sur l'organisation et des invitations à des événements, des réunions informelles, des ateliers et des groupes de travail.
Les membres actif·ives :
- On attend d'elleux qu'iels jouent un rôle actif dans l'organisation d'événements.
- Peuvent être invité·es à représenter l'organisation lors d'événements occasionnellement.
- Peuvent être contacté·es par des journalistes, des écrivain·es et des cinéastes sur demande par l’organisation.
- Peuvent, si possible, jouer un rôle actif en répondant à des questions juridiques ou administratives posées par d'autres TDS.
- Peuvent être amené·es à lire et examiner les documents de l'organisation avant leur publication.
- Sont censé·es être présent·es à l'assemblée générale annuelle de l'organisation, au cours de laquelle les rapports annuels et financiers sont votés et le nouvel Organe d’Administration est élu. Les membres actif·ives ont le droit de vote dans notre organisation.
- Peuvent se présenter à l'élection de l’Organe d’Administration.
- Peuvent proposer des activités et recevoir un soutien organisationnel, financier ou autre pour les mener à bien.
Par le biais de ce formulaire, vous pouvez nous faire savoir que vous souhaitez devenir membre.
UTSOPI défend les droits des travailleur·euses du sexe en Belgique. Nous le faisons avant tout au moyen de notre travail politique, en intervenant dans toute discussion ou processus de décision politiques qui affectent la vie et les conditions de travail des travailleur·euses du sexe.
En outre, UTSOPI souhaite modifier l'imaginaire collectif lié au travail du sexe et briser les stéréotypes et clichés. Les lois visant à mettre fin à la discrimination à l'encontre des travailleur·euses du sexe ne serviront pas à grand-chose si les travailleur·euses du sexe continuent d'être méprisé·es. Il faut que cela change. Pour ce faire, nous travaillons avec des journalistes, des scénaristes, des écrivain·es et des réalisateur·trices. Nous proposons des formations dans les écoles, à la police, au CPAS et à d'autres services qui sont souvent en contact avec les travailleur·euses du sexe.
Enfin, nous voulons rassembler les travailleur·euses du sexe dans un lieu sûr. Des événements mensuels sont organisés dans différents endroits du pays, où les travailleur·euses du sexe peuvent faire connaissance, parler librement et apprendre les un·es des autres.