FAQ

Vous trouverez sur cette page des questions souvent posées. Cette liste sera régulièrement complétée et mise à jour. Si vous n'avez toujours pas trouvé de réponse, contactez notre équipe.

À propos d'UTSOPI

UTSOPI défend les droits des travailleur·euses du sexe en Belgique. Nous le faisons avant tout au moyen de notre travail politique, en intervenant dans toute discussion ou processus de décision politiques qui affectent la vie et les conditions de travail des travailleur·euses du sexe.

En outre, UTSOPI souhaite modifier l'imaginaire collectif lié au travail du sexe et briser les stéréotypes et clichés. Les lois visant à mettre fin à la discrimination à l'encontre des travailleur·euses du sexe ne serviront pas à grand-chose si les travailleur·euses du sexe continuent d'être méprisé·es. Il faut que cela change. Pour ce faire, nous travaillons avec des journalistes, des scénaristes, des écrivain·es et des réalisateur·trices. Nous proposons des formations dans les écoles, à la police, au CPAS et à d'autres services qui sont souvent en contact avec les travailleur·euses du sexe.

Enfin, nous voulons rassembler les travailleur·euses du sexe dans un lieu sûr. Des événements mensuels sont organisés dans différents endroits du pays, où les travailleur·euses du sexe peuvent faire connaissance, parler librement et apprendre les un·es des autres.

Vous pouvez contacter

Nous recevons souvent des demandes de témoignage de la part de travailleur·euses du sexe. Cela n'est généralement pas possible car la visibilité médiatique présente trop d'inconvénients pour la personne concernée. Peu de travailleur·euses du sexe sont prêt·es à raconter leur histoire ouvertement. La plupart préfèrent rester anonymes pour se protéger et protéger leurs proches.

Si vous souhaitez être bénévole à UTSOPI alors que vous n'êtes pas TDS, c'est possible. Nous sommes en particulier toujours à la recherche de personnes avec des compétences en traduction ou ayant de l'expérience en graphisme. Si vous souhaitez vous porter volontaire pour des événements, c'est également possible. Il vous suffit de nous envoyer un e-mail avec une brève présentation de vous et de vos qualités. L'adresse est info@utsopi.be.

Il est également possible de faire un stage à l'UTSOPI. Chaque semestre, nous ouvrons deux stages. Pour les stages, comme pour le recrutement, la priorité est toujours donnée aux candidat·es ayant une expérience dans ou avec le travail du sexe. Veuillez noter que notre organisation n'emploie pas d'assistant·es sociaux·ales. Si votre établissement d'enseignement exige que vous soyez supervisé·e par un·e assistant·e social·e, cela n'est pas possible chez nous.

Les demandes de stage doivent être introduites, au plus tard, six mois avant le début du stage.

Nous n'avons actuellement aucun poste vacant.

En tant que jeune organisation n'ayant aucune certitude quant à son financement futur, nous devons malheureusement lutter constamment pour notre survie. Sans dons, nous ne pourrions pas survivre. Votre générosité est très importante pour nous.

Par ailleurs, nous sommes constamment à la recherche de bénévoles motivé·es, en particulier pour la conception graphique et les traductions. Enfin, nous comptons sur les travailleur·euses du sexe pour rejoindre UTSOPI et jouer un rôle actif dans notre organisation, que ce soit sur le plan politique, créatif ou organisationnel.

Nous proposons deux formes d'adhésion différentes : vous pouvez devenir membre adhérent·e ou membre actif·ive. En devenant membre, il va de soi que vous soutenez la mission et la vision de l'organisation.

Toustes les membres :

  • Rejoignent la liste de diffusion et reçoivent des nouvelles, des mises à jour sur l'organisation et des invitations à des événements, des réunions informelles, des ateliers et des groupes de travail.

Les membres actif·ives :

  • On attend d'elleux qu'iels jouent un rôle actif dans l'organisation d'événements.
  • Peuvent être invité·es à représenter l'organisation lors d'événements occasionnellement.
  • Peuvent être contacté·es par des journalistes, des écrivain·es et des cinéastes sur demande par l’organisation.
  • Peuvent, si possible, jouer un rôle actif en répondant à des questions juridiques ou administratives posées par d'autres TDS.
  • Peuvent être amené·es à lire et examiner les documents de l'organisation avant leur publication.
  • Sont censé·es être présent·es à l'assemblée générale annuelle de l'organisation, au cours de laquelle les rapports annuels et financiers sont votés et le nouvel Organe d’Administration est élu. Les membres actif·ives ont le droit de vote dans notre organisation.
  • Peuvent se présenter à l'élection de l’Organe d’Administration.
  • Peuvent proposer des activités et recevoir un soutien organisationnel, financier ou autre pour les mener à bien.

Par le biais de ce formulaire, vous pouvez nous faire savoir que vous souhaitez devenir membre.

Notre organisation est souvent contactée par des journalistes, des étudiant·es, des artistes et des organisations à la recherche d'expertise pour leurs recherches (préliminaires). Il est très important pour nous que le travail du sexe soit abordé de l'extérieur avec la sensibilité et la nuance qui s'imposent.

Le personnel de l'UTSOPI peut souvent déjà répondre à certaines questions ou, si nécessaire, les renvoyer à des personnes ayant une connaissance approfondie de l'histoire, de l'évolution et de la situation actuelle du travail du sexe en Belgique.

Pour éviter de trop interroger notre communauté, nous demandons toujours une série de questions claires avant de répondre aux demandes d'engagement des travailleur·euses du sexe. De quelles questions de recherche s'agit-il ? Quelle est la durée de la collaboration ? De quelle manière les entretiens seront-ils anonymisés ? Une compensation sera-t-elle prévue ?

Si vous avez des réponses à ces questions, veuillez envoyer un courriel à info@utsopi.be.

Premiers soins en cas de violence sexuelle

Oui, en Belgique, les personnes sans résidence légale, c'est-à-dire en situation irrégulière dans le pays, peuvent également obtenir de l'aide en tant que victimes de violences sexuelles. Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles sont des institutions spécialisées qui offrent les premiers soins aux victimes de violences sexuelles dans un environnement anonyme et confidentiel. Quel que soit le statut de résidence d'une personne, elle peut bénéficier gratuitement de tous les soins et conseils.

Si vous le signalez, cela signifie que vous souhaitez que l'auteur de l'infraction soit poursuivi. Le signalement à la police ne peut se faire de manière anonyme. La police aura besoin d'informations personnelles pour lancer une enquête et prendre des mesures. Nous vous recommandons de contacter les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) pour obtenir des conseils sur le signalement et les conséquences possibles.

Vous pouvez également porter plainte. Cela signifie que vous devez informer la police de la situation. Il est possible de dénoncer les violences sexuelles de manière anonyme.

Lorsque vous vous rendez au Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS), les informations relatives à votre victimisation ne sont pas automatiquement communiquées à d'autres services. La base de données du CPVS n'est pas accessible au département de l'immigration ou au CPAS. Les informations ne sont pas non plus conservées dans votre dossier médical. Ce que vous partagez avec le CPVS reste confidentiel, sauf si vous donnez l'autorisation explicite de partager certaines informations avec d'autres organismes.

Oui, dans certains cas, une enquête de police peut être lancée sans le consentement explicite de la victime. Dans les cas de crimes graves, y compris les violences sexuelles, la police peut décider de manière autonome d'ouvrir une enquête. Cependant, la victime peut toujours choisir de rester impliquée dans le processus et de quelle manière. Nous recommandons de contacter les centres de soins après les violences sexuelles pour obtenir des conseils sur les options possibles et une orientation à toutes les étapes de la procédure.

En Belgique, vous avez droit à un avortement sûr et légal, indépendamment de votre statut de résident·e ou de votre affiliation à une mutuelle de santé. Pour ce faire, vous pouvez vous rendre dans un centre d'avortement agréé. Si vous êtes en Belgique depuis plus de trois mois sans papiers de séjour valables, vous pouvez demander à un CPAS une carte d'"aide médicale urgente". Celle-ci vous permettra de vous rendre dans un centre IVG et de payer 4 euros pour votre consultation et une éventuelle intervention.

Si vous n'avez pas de mutuelle ou de carte médicale, vous devrez payer 550 euros : 221 euros pour la première consultation et 329 euros le jour de l'intervention.

À propos de la décriminalisation

Les mots "décriminalisation" et "légalisation" sont souvent confondus. Pourtant, la distinction est très importante. 

Dans le cas de la légalisation, le travail du sexe n'est autorisé que dans des conditions strictes. Aux Pays-Bas, par exemple, le travail du sexe n'est possible que dans un lieu de travail agréé. L'obtention d'une telle licence ou le nombre de licences délivrées sont déterminés de manière totalement arbitraire par chaque autorité locale. En Allemagne, vous ne pouvez vous livrer au commerce du sexe qu'après avoir demandé une licence au gouvernement en tant que travailleur·euse du sexe. Lors de la demande, vous devez être accompagné·e d’un·e travailleur·euse social·e. L'enregistrement doit être renouvelé tous les deux ans.

C'est ce que nous appelons la criminalisation déguisée. Aux Pays-Bas, de nombreux.ses travailleur·euses du sexe ne trouvent pas de lieu de travail agréé et exercent leur activité à domicile, par exemple, ce qui est illégal et peut conduire à une expulsion. En Allemagne, de nombreux·euses TDS ne veulent pas que l'État soit au courant de leur activité ; ces informations pourraient remonter à la surface plus tard et être utilisées contre elleux. Travailler sans licence est illégal et les personnes qui se trouvent dans le pays sans papiers n'ont de toute façon pas droit à une licence.

Les personnes qui se livrent à une activité illégale réfléchissent à deux fois avant de demander des soins médicaux. Les abus, les agressions sexuelles ou les viols sont plus difficiles à signaler ou, dans de nombreux cas, ne sont pas signalés à la police. Une partie du secteur tente de se rendre invisible et disparaît dans la clandestinité, hors de portée de la police ou des services d'assistance médicale et sociale. La légalisation menace donc les droits fondamentaux des travailleur·euses du sexe : le droit à la protection et le droit à la santé.

La décriminalisation suit une logique différente : pour exercer le travail du sexe, il n'est pas nécessaire de remplir des conditions particulières. Le travail du sexe est considéré par l'État comme une profession.  Non pas parce qu'il s'agit d'un travail comme un autre, mais parce que les travailleur·euses du sexe doivent pouvoir être protégé.es des risques liés à leur activité, tout comme, par exemple, les ouvriers du bâtiment bénéficient d'une protection spécifique en raison des risques encourus sur un chantier.

Cette protection prendra la forme de droits du travail pour les TDS. Celleux-ci auront également accès à la sécurité sociale : droit aux congés annuels, à l'indemnité de maladie, au congé de maternité, à l'indemnité de chômage et à la pension.

Il n'est pas facile de distinguer les différentes politiques. La décriminalisation et la légalisation sont souvent confondues et utilisées de manière interchangeable. Le tristement célèbre modèle nordique, qui cherche à éliminer le travail du sexe en criminalisant le·a client·e, est considéré comme un seul et même modèle, alors que chaque pays qui l'applique le fait d'une manière différente.

La chercheuse suédoise et alliée Petra Östergren propose donc une nouvelle classification. Elle parle de trois formes de politiques :

  • Répressive : l'objectif est d'éliminer l'industrie, par le biais du droit pénal et d'autres mesures répressives. Il s'agit notamment du modèle nordique, dont des versions ont été mises en œuvre en Suède, en Norvège, en Islande, en Irlande, en Irlande du Nord et au Canada. Dans chacun des pays mentionnés, la recherche a montré que ce modèle stigmatise les travailleur·euses du sexe et les expose à la violence. Le prohibitionnisme, c'est-à-dire la criminalisation complète des travailleur·euses du sexe, des client·es et des tiers telle qu'elle existe aux États-Unis (à l'exception de certains comtés du Nevada), est également à ranger dans cette catégorie.
  • Restrictive : l'objectif est de freiner considérablement l'industrie par le biais de réglementations strictes et arbitraires. On ne peut exercer le commerce du sexe que si l'on remplit toute une série de conditions, ce qui criminalise encore de nombreux travailleur·euses du sexe. Les Pays-Bas et l'Allemagne sont des exemples de l'approche restrictive.
  • Intégration : l'objectif est d'intégrer le secteur et ses travailleur·euses dans la société. La protection est offerte aux travailleur·euses du sexe de la même manière qu'elle est offerte à d'autres secteurs, à savoir par le biais des droits du travail et de l'accès à la sécurité sociale. La Nouvelle-Zélande a été la pionnière, suivie par les États australiens de Nouvelle-Galles du Sud, du Territoire du Nord et de Victoria. La Belgique leur emboîte à présent le pas.

Lisez l'article de Petra Östergren ici (EN)

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