Le Travail du Sexe Triomphe aux Oscars

Anora suit la vie d'Ani, une travailleuse du sexe interprétée par Mikey Madison. Le film, qui avait déjà remporté la Palme d'Or au Festival de Cannes, raconte l’histoire d’une jeune strip-teaseuse de Brooklyn qui épouse le fils d’un oligarque russe. Il a été nommé six fois et a finalement remporté cinq Oscars.

Le réalisateur Sean Baker a été couronné de quatre statuettes, devenant ainsi la première personne depuis Walt Disney à réaliser cet exploit en une seule soirée.

Baker a également tenu à remercier chaleureusement la communauté des TDS lors de la remise de ses Oscars : "Iels ont partagé leurs histoires avec moi, leurs expériences de vie au fil des ans. Mon plus profond respect, merci à vous, je partage ceci avec vous."

Lorsqu'il a remporté la Palme d'Or en mai 2024, le réalisateur a dédié son prix à toustes les TDS du monde entier et a exprimé l'espoir que son film contribuerait à briser la stigmatisation autour du travail du sexe.

Anora rompt avec la tradition cinématographique où les travailleur·euses du sexe sont systématiquement représenté·es comme des femmes fatales, des victimes sans défense ou des figures exotiques et mystérieuses. Ani, l'héroïne du film, est dépeinte comme un personnage pleinement développé, doté d’autonomie et de contrôle sur sa propre vie. Une scène marquante montre Ani revendiquant ses droits du travail auprès de son manager.

Ainsi, Anora se présente comme un plaidoyer pour la reconnaissance du travail du sexe en tant que véritable profession, assortie de droits du travail. Coïncidence ou non, le film est sorti la même année où les travailleur·euses du sexe belges ont obtenu des droits du travail après des années de lutte.

Selon les mots de Sean Baker : "Le corps des travailleur·euses du sexe leur appartient. C'est à elleux de décider comment iels l'utilisent dans leur travail." Il ajoute : "Le travail du sexe est une profession, une carrière et un métier qui doit être respecté."

Malgré les éloges, quelques critiques émergent. Pour de nombreux·ses TDS, l'indépendance personnelle et financière est la principale raison d’exercer cette activité. Or, le film dépeint son héroïne comme une personne dont la réussite dépend des hommes qui l'entourent, perpétuant ainsi un cliché bien connu.